Le Patois de Sembrancher
Le patois de notre contrée est élégant. Son vocabulaire pratique est beaucoup plus étendu que le français et plus concis ; cela étonne les étrangers. Il n'y a pas de mots français équivalents à ce qu'il souhaiterait exprimer. Dans le patois, il n'y a pas de littérature, il n'y a que la tradition orale.
Il y a sept sons différents pour le A, onze pour le O, le K est l'intermédiaire entre le K et le T ; dans la prononciation, le H est aspiré comme en anglais, le C se prononce th. La façon que nous avons de "ramasser" les phrases n'est pas française. Le français tend à délayer l'idée pour la préciser. Pour nous, le fait de nous servir de peu de mots rend l'idée plus évidente, plus puissante parce que concentrée sur le besoin.
Perdre le patois, c'est perdre une identité, c'est grave !
C'est un peu comme si la pensée historique se conservait en lui, du fond des âges !
Extrait du livre de Yvonne Klecki-Voutaz *Sembrancher de mon enfance*
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